Paroles : Vadim PIANKOV
Musique : Jean-Pierre STORA
Vrai que c’est la guerre qui nous fait surgir du néant,
Vrai son enfer nous apprend à vivre ou faire semblant,
Vrai ou faux, c’est comme ça,
Autrement nous ne serions pas là.
Faux que c’est l’Amour qui règnera un jour sur Terre,
Faux que la Beauté sauv’ra not’ monde de la Misère,
Vrai ou faux, c’est comme ça,
C’est ainsi, hélas !
Mais un jour de trêve,
À l’instant où mon parcours s’achève,
Je me souviendrai du temps
Où je n’étais qu’un petit enfant.
Pour ces jours d’enfance,
Jours d’amour et d’innocence,
Je vais remercier les cieux
Pour ces jours où j’étais heureux.
Vrai que c’est l’Argent qui nous possède, et n’mène nulle part,
Vrai qu’on n’apprend rien en arrachant les pages d’Histoire,
Vrai ou faux, c’est comme ça,
Autrement nous n’en serions pas là …
Faux comme tout slogan sur la liberté, l’égalité,
Et surtout quand on nous chante la fraternité,
Faut œuvrer, c’est comme ça,
C’est ainsi, hélas !
Mais un jour de rêve,
A l’instant où mon parcours s’achève,
Je me souviendrai du temps
Où je n’étais qu’un petit enfant.
Et ce jour de chance,
Jour de l’ultime délivrance,
Je remercierai les cieux,
Car, malgré tout, je fus heureux…..
Vrai que c’est la guerre…
Faux que c’est l’Amour…
Vrai que c’est l’Argent…
Faux tous ces slogans…
Paroles : Vadim PIANKOV
Musique : Jean-Pierre STORA
Un beau jour de la paix d’après-guerre, jour de trêve
Dont je rêve souvent et encore et toujours,
J’ai rêvé d’un pays beau lui-même comme un rêve,
D’un pays éternel, tel l’royaume de l’amour.
Je voyais dans la mer les reflets éphémères
Des murailles d’un bastion, des corsaires, des canons….
Ma mémoire murmurait, « ce n’est pas qu’un beau rêve :
Il existe sur terre et possède un prénom….. »
Mon enfance est une ville qui parait impossible
Un pays sur le roc, presque imaginaire
Il demeure pour l’ennemi toujours inaccessible
Est-ce ainsi qu’il traverse les siècles sur terre ?
Je me suis réveillé, inspiré par ce rêve.
Le matin arriva, le soleil a surgi.
C’était dans le Midi d’la Russie, jour de trêve.
Ce jour-là, j’ai compris : tant qu’on rêve, on vit !
Un beau jour de la paix d'après-guerre, jour de chance,
J’étais seul… J’ai rêvé… J’ai appris que sur terre
Il existe un pays amarré à l’Enfance,
Eternel, impossible, Irréel, éphémère.
Un beau jour de la paix d'après-guerre, jour de chance,
J’étais seul… Je rêvais… J’ai appris que sur terre
Il existe un pays, amarré à l’Enfance,
Irréel, impossible, éternel, éphémère.
Extrait de l’album reprenant les prestations des 12 finalistes - Pour la Gloire - 1998 - Les Finalistes '98 - Emission de la RTBF
La grande finale de "Pour la gloire 98" a eu lieu le 12/06/1998.
Quelle heure est-il, mon Âme,
Quelle heure est-il, ma joie?
Est-il une heure de drame,
De farce ou l’heure du choix ?
Quel âge as-tu, mon Âme,
Si fraîche mais fatiguée
D'où vient ta force, ta flamme
Quand tu es réveillée ?
Et si tu existais
Avant que je sois né
Comment tu t'appelais
Et ceux abandonnés?
As-tu pour eux toujours
L'amour ou le chagrin?
Et quand viendra mon tour
Aujourd'hui ou demain?...
Dis-moi, alors, mon Âme,
Quand je ne serai plus
Que feras-tu, ma Dame,
Qui épouseras-tu ?
Bonne nuit, bonne nuit, mon Âme,
Muette comme toujours…
La mort est une lame
Qui nous sépare un jour.
Quelle heure est-il, mon Âme,
Quelle heure est-il, ma joie?
Est-il une heure de drame,
De farce ou l’heure du choix ?
1998
Le Jardin de mes Rêves s’est ouvert cette nuit
Plein d’amour et d’angoisse, étonnant, merveilleux,
Parcouru des ruisseaux de l’Enfance impunie,
Réunis en rivière de mon Âge orgueilleux.
Rivière qui me bouscule et qui me déracine,
Qui me traîne et m’emporte vers de nouvelles épreuves :
Devenir un adulte où la Jeunesse s’incline,
Se jetant dans le lit des courants d’un grand fleuve.
Le Jardin de mes Rêves est immense, mais quand même
On s’amarre aux rivages de la mer, dite Vieillesse,
Et les flots de nos larmes, de soucis, de problèmes,
Se dispersent en cette mer apaisée de Sagesse.
On se croit arrivé tout au bout du voyage
Face à face à la Mort et à l’Obscurité.
Mais alors, après tant d’années et de naufrages,
On découvre le large nommé Éternité.
Le Jardin de mes Rêves s’évanouit à l’aurore,
Lorsque j’ouvre les yeux, désormais désarmé,
En quittant ses allées pour y venir encore,
Chaque nuit de ma vie, heureux de m’évader.
Le jardin de mes rêves se rouvre chaque nuit,
Plein d’amour, plein d’angoisse, étonnant, merveilleux,
Parcouru des ruisseaux de l’Enfance impunie,
Bien au-delà des rives de mon Âge orgueilleux.
© Vadim PIANKOV, 1997 - 2022
J'ai écrit ce poème en 1983 alors que j’étais dans l'armée, l'année même où le croiseur lance-missiles Moskva (alors appelé Slava) a été inauguré et incorporé dans la flotte de la mer noire. Et -imaginez! - quelle coïncidence mystique.:
Moscou, le 15 avril 2022 En fin de soirée.
* Tous les médias transmettent les derniers rapports des lieux de combat, parmi lesquels les nouvelles de l'incendie du navire amiral de la flotte de la mer noire, le croiseur lance-missiles « Moskva ». Des informations contradictoires arrivent.
Après avoir dîné, je m'assieds pour travailler sur un recueil de tout ce que j'ai écrit, composé et traduit au cours des quarante dernières années. Je fouille dans les archives.
En lisant mes cahiers de l'armée à la recherche de poèmes écrits à cette époque, je tombe sur ce poème même... Tout à coup, au même moment, je reçois un message d'urgence sur mon téléphone portable indiquant que le croiseur « Moskva » a coulé lors d'une tempête dans la mer Noire, n'atteignant pas Sébastopol.
* Et il y a exactement six ans, en mai 2016, j'étais à Sébastopol, où j'ai participé au programme culturel du Festival du film " Ainsi nous avons gagné!". Puis j'ai eu la chance de visiter ce mystérieux navire.
Ce mémorable matin ensoleillé de mai, nous avons été reçus personnellement par le capitaine du navire, invités dans son grand espace de travail, où nous avons goûté à la vraie cuisine de la marine, puis là-bas, comme j'avais ma fidèle guitare sur moi, j'ai offert en remerciement, d’interpréter quelques-unes de mes chansons, pour nos hôtes, les marins. Ensuite, il y a eu une visite guidée du navire, nous avons admiré son musée, où on nous a raconté son histoire légendaire...
Le croiseur « Moskva » venait alors de rentrer de la Méditerranée après avoir effectué une mission de combat en Syrie et se trouvait à Sébastopol pour des travaux de maintenance avant de repartir vers les lointaines côtes syriennes...
Et voici le plus petit poème à propos de l'armée, écrit à l'époque où j'avais vingt ans:
Посвящение крейсеру "Москва"
Над морем плыл корабль. Такой огромный,
Что занимал полнеба... В облаках
Увяз он всеми мачтами своими
И вскоре утонул в его глубинах.
К чему я это все сказал? К тому,
Что это был мой сказочный корабль...
Кяхта, 1983 г.
Dédicace au croiseur "Moskva"
Un navire flottait au-dessus de la mer. Si énorme,
Qu’il cachait presque les cieux... Dans les nuages
Ses mâts se perdaient
Et bientôt il a coulé dans les profondeurs.
Pourquoi ai-je dit tout ça? Mais à propos
C'était mon fabuleux vaisseau…
Kiakhta, 1983
Souvenir des jours heureux de mon enfance, où je réclamais les manèges à ma mère !
Память о счастливых днях моего детства, когда я требовал карруссель у своей матери !
Vadim PIANKOV
(сон-присказка)
Вот вам старый-старый сон
Из далеких детства дней —
Просьба, зов, иль просто стон
Неродившихся детей.
Перед сказкой – присказка,
Перед сном – усталость.
Мне приснился странный сон,
Что со сказкой сталось…
Карусели детские:
Крашенные слоники,
Расписные ослики,
Кони ростом с пони.
Добрые родители,
На ослах – ребятки.
За оградкой – зрители.
В летнем сквере – праздник.
Ах, как просто и легко
В этой карусели,-
Расставание – на миг,
И опять веселье;
От восторга детвора
Бьет в бока лошадок,
А лошадкам – нелегко,
И ослам несладко.
Ребятишкам нравится,
Как мелькают лица:
Как они сливаются
В общее безличье…
Карусели вертятся.
Кто-то громко плачет,
Только плач среди веселья
Ничего не значит!
Только плачь среди веселья
Праздничного тонет:
Добрые родители,
Злые кони-пони…
Кто-то взвыл от ужаса
И упасть боится;
Карусели кружатся –
Не остановиться!
Это только присказка,
Главное – приснится.
Вот вам старый-старый сон
Из далеких детства дней,
Просьба, зов, иль просто стон
Не родившихся детей:
Перед сказкой – присказка,
Перед сном – усталость.
Мне приснился странный сон,
Что со сказкой сталось…
(conte - rêve)
Un vieux rêve pour vous surgit
Des jours lointains de l’enfance
Un appel, une plainte, un cri,
Venant d’une promesse d’enfant.
Avant les comptes, les comptines,
Avant l’coucher, fatigué.
J’ai fait un rêve étrange,
Qui devint conte de fées…
Les manèges pour les enfants :
Tout coloré l’ éléphant,
Les ânes tous bariolés
Les chevaux articulés
Les braves parents regardent,
Sur des ânes, les enfants.
Derrière la grille, le public.
Au square, la fête de l’été.
Ah, comme c'est simple et facile
Se séparer un instant,
Dans ce manège en ville,
Et être encore en joie ;
La marmaille se réjouit de
Battre les flancs des chevaux,
Les chevaux c’est pas docile,
Et les ânes ne sont pas doux.
Les enfants adorent ça
Comme les visages rayonnent:
Vois comme ils fusionnent
Dans un même visage ravi.
Le manège vire, vire.
Un enfant pleure bruyamment,
Mais pleurer en plein plaisir
Ça ne veut plus rien dire !
Mais pleurer en plein plaisir
Cela fait sombrer la fête.
Les braves parents s’inquiètent,
Vilains chevaux et poneys …
Un gosse a hurlé d’horreur
De tomber il a eu peur ;
Les manèges tournent, tournent
Jamais, jamais ils ne s’arrêtent !
Ceci n’est qu’une comptine
L’important, c’est de rêver.
Un vieux rêve pour vous surgit
Des jours lointains de l’enfance
Un appel, une plainte, un cri,
Venant d’une promesse d’enfant.
Avant les comptes, les comptines,
Avant l’coucher, fatigué.
J’ai fait un rêve étrange,
Paroles et musique de Vadim PIANKOV, illustration de Annie Noëlle GARAND.
Темнота, темнота.
Мы с тобою вдвоём.
Мы летим и горим,
И судьбу не клянем.
Мы судьбу не клянём,
Мы летаем с огнём,
Чтобы ведали те,
Что живут в темноте,
Что они – не одни.
Ты уснешь на лету,
Я тебя подхвачу.
Оглянусь в темноту,
Света лучик найду…
Но она, темнота,
Отводила глаза
И тянула туда,
Где в стене есть дыра.
Где дорога легла в темноту.
Если кто-то пропал,
Заблудился в ночи,
Если кто-то устал
И от страха кричит,
Мы к нему поспешим
Со своим огоньком.
Мы его ободрим,
Его путь осветим
И ему запоём:
«Темнота, темнота.
Мы с тобою вдвоем.
Мы летим и горим
И судьбу не клянем.
Мы судьбу не клянём,
Мы летаем с огнем,
Чтобы ведали те,
Что живут в темноте,
Что они – не одни,
Не одни…»
Ténèbres, ténèbres.
Toi et moi nous sommes deux.
Nous volons et brûlons,
Et nous ne maudissons pas le sort.
Nous ne maudissons pas le sort,
Nous volons comme des lampions,
Pour que ceux
Qui vivent dans l'obscurité,
Sachent qu'ils ne sont pas seuls.
Si tu t’endors en volée,
Je vais te rattraper.
En scrutant l'obscurité,
Pour trouver le rayon de lumière…
Mais elle, l'obscurité,
A détourné mon attention
Et m’a tiré là,
Où il y a un trou dans le mur
Où la route trace dans les ténèbres.
Si quelqu'un s’est perdu,
Errant dans la nuit,
Si quelqu'un est à bout de forces
Et crie de peur,
Nous nous précipiterons vers lui
Avec notre petite lumière.
On va l'encourager,
Eclairer son chemin
Et nous chanterons :
« Ténèbres, ténèbres.
Avec toi nous sommes deux.
Nous volons et brûlons,
Et nous ne maudissons pas le destin.
Nous ne maudissons pas le destin,
Nous volons avec le feu,
Pour reconnaitre ceux,
Qui vivent dans l'obscurité,
Qu'ils ne sentent pas seuls.
Pas seuls »
Inspirée par la chanson de Serge LAMA les ballons rouges
Paroles et musique Vadim PIANKOV, illustration Annie Noëlle GARAND
Все также падали надежды
Под ноги матушке-судьбе,
Но остававшуюся нежность
Я снова приносил тебе,
И преклонив свои колени,
Сдувая прах с усталых ног,
Я примерял душе весенней
Ее хрустальный башмачок.
Пусть не достиг,
Но я мечтал!
Пусть не сбылось,
О чем мечтал!
В с тех пор, когда не понимают,
Уже не хочется кричать,
На полуслове обрывают,
И нету силы продолжать…
А где-то Золушка рыдает,
Перемешав слезу с золой,
И отражение мерцает
В кастрюле медной и пустой.
Пусть не сбылось,
о чем мечтал!
Пусть не нашел,
Но я искал!
Tous les espoirs comme d’habitude tombaient
Sous les pieds de ma petite belle-mère, la destinée,
Mais toute la tendresse qui me restait
Je l'ai mise à tes pieds,
Et m’agenouillant,
En soufflant la poussière de tes jambes fatiguées,
J'ai essayé à l'âme printanière
Son petit soulier de cristal.
Peu importe si je n’ai pas trouvé
Ce que je cherchais tant !
Peu importe si je n’ai pas atteint,
Ce à quoi j’ai tant rêvé !
Dorénavant quand on n’écoute plus,
Je n’ai plus besoin de crier,
Quand on te coupe la parole,
Et on n’a plus de force pour continuer…
Et quelque part Cendrillon pleure,
Mêlant ses larmes avec les cendres,
Et son reflet miroite à peine
Au fond vide d’un faitout de cuivre.
Peu importe que ne se réalise pas
Ce à quoi j’ai rêvé !
Peu importe que je n’ai pas trouvé,
Mais j’ai cherché !
Chanson écrite le 29.10.1998 pour le jour d'anniversaire de Franco Interlenghi, lors du tournage d’un film à Amalfi en Italie.
Parole et Musique Vadim PIANKOV Photo d'Amalfi Annie Noëlle GARAND.
В комнатке отеля с нежностью, печалью и тоской
Сочинилась песня в городке Италии чужой,
Полная надежды, веры и любви, назло слезам,
В благодарность жизни, осени и южным небесам.
В городке дремотном с нежностью, печалью и тоской
Бьёт на колокольне колокол разбитый и глухой.
Время недвижимо, как и облака над городком,
Вот и очутился в прошлом, позабытом и родном.
Я смотрю немея с нежностью, печалью и тоской
На прекрасный город, погружённый в сказочный покой.
В садике отеля балуется, роется в пыли,
Радуется жизни мальчик, что родился без любви.
Из окна напротив с нежностью, печалью и тоской
На меня взирает старец удивлённый… Боже мой!
Да не я ли это, только через много-много лет,
Сочинявший песни, у которых будущего нет.
В комнатке отеля с нежностью, печалью и тоской
Сочинилась песня в городке Италии чужой,
Полная надежды, веры и любви, назло слезам,
В благодарность жизни, осени и южным небесам.
Dans la chambre de l'hôtel avec tendresse, tristesse, nostalgie
Je me suis inventé une chanson dans cette ville d'Italie étrangère,
Pleine d'espoir, de foi et d'amour, au mépris des larmes,
En remerciement à la vie, à l'automne et aux cieux du Sud.
Dans la ville endormie avec tendresse, tristesse et nostalgie
La cloche fêlée du campanile résonne brisée et sourde.
Le temps est immobile, comme les nuages au-dessus de la ville,
Me voici donc dans le passé, bien oublié mais familier..
Je regarde sans voix avec tendresse, tristesse et nostalgie
La belle ville plongée dans une paix fabuleuse.
Dans le jardin de l'hôtel joue, barbotant dans la poussière,
un garçonnet heureux de vivre pourtant né sans amour.
De la fenêtre en face avec tendresse, tristesse et nostalgie
Un vieil homme surpris me regarde ... mon Dieu!
N’est-ce pas moi, dans tant et tant d’années à venir
Qui composait des chansons sans succès, sans avenir.
Dans la chambre de l'hôtel avec tendresse, tristesse et nostalgie
Je me suis inventé une chanson dans cette ville d'Italie étrangère,
Pleine d'espoir, de foi et d'amour, au mépris des larmes,
En remerciement à la vie, à l'automne et aux cieux du Sud.